2004 -> 2006 |
Pjuske 2004 à 2006 |
Trop de citation tue la citation (Epuk 2007). |
Nous voilà mi-mars de retour à Solenzara pour 2 mois. Nous n’avons prévu aucune navigation, mais plutôt des randonnées et des ballades à travers l'île. Et beaucoup de vélo et de farniente. Nous avons traversé l'île d’est en ouest à pied en 6 jours, sac à dos, avec halte le soir dans des auberges ou gîtes très sympas. Après avoir préparé le bateau pour cet été, nous regagnons St Martin et le boulot. Début août, je repars avec Sigrid pour Solenzara. Sigrid a bord Emile est sur le bateau avec ses copains depuis 10 jours et je crains le pire. En fait j'ai tort, car tout est (à peu près) en ordre. Ils sont même allés mouiller dans une baie tranquille pour caréner la coque sous l'eau! Pour eux, les vacances se terminent dans trois jours. Après les vérifications d'usage, Sigrid et moi levons l'ancre le 12 août, destination Italie et plus particulièrement de l'embouchure du Tibre située à 130 milles cap à l’est. Moteur durant trois heures, puis navigation de rêve avec un vent plein travers qui ne nous lâchera qu’au petit matin. La nuit, Sigrid a fait le quart de 00h à 03h du matin et elle s'en est très bien sortie. Il n'y a pas de lune et on voit des milliers d'étoiles. C'est la première fois qu’on navigue tout les deux si longtemps et on est très content de nous. A 9h, on entre dans le Tibre où on avait réservé une place de port dans l’un des nombreux ports qui occupent les rives. Mais on s'aperçoit vite que c'est loin de tout et on décide d'aller au nouveau port d'Ostie qui est très cher (48 euro la nuit) mais beaucoup plus pratique pour aller visiter Rome. A midi, le bateau est amarré, rangé, et bien nettoyé. Tove arrive le soir même en avion et retrouve le Pjuske pour 25 jours. Le lendemain, pour aller à Rome, nous devons prendre un bus pour la gare d'Ostie, puis le train de banlieue pour Rome. Soit 45 minutes de trajet. Nous visitons Rome pendant 3 jours. Très belle ville évidemment, et qui mériterait une visite plus longue, mais nous avons vu l'essentiel. Viva Roma Le mardi suivant, donc, c'est le départ pour Naples à 100 milles avec encore une navigation de nuit. Un, pour gagner une journée et deux, pour retrouver le plaisir d'être seul sur l'eau avec les étoiles au dessus de la tête et les étoiles filantes, très nombreuses en cette période. Hélas, le vent nous quitte à la tombée de la nuit et on ira à Naples au moteur. On longe la côte jusqu'au cap Circé où Ulysse a passé une année puis on navigue entre la cote et les îles Pontines jusqu'à Ischia qui marque l'entrée de la baie de Naples. On jette l'ancre à 11 h et on se repose l'après-midi. Sigrid a encore bien assuré entre la reconnaissance des phares et les bateaux croisés durant son quart. On trouve un port entre Naples et Pompéi au pied du Vésuve, à Torre del Gréco. Assez cher (50 euro la nuit), mais après discussion, ça retombe à 40, et le tout sans sanitaires !.. En Italie il y a peu de ports, et ils sont très encombrés par des embarcations à moteur de toutes tailles, de la barque de pêcheur à la grosse vedette à moteur pour le week-end ou les vacances. Donc peu ou pas de place pour les voiliers de passage... Port de Naples Par contre, dans cette banlieue de Naples de 50 000 habitants, il n'y a pas un seul touriste à part nous et ça c'est super! Les gens sont sympas, souriants, bruyants, et le marché dans les ruelles étroites du centre ville est un vrai plaisir. Durant quatre jours, on a visité tout Naples, Pompéi (n'y allez pas, y a que des ruines!) et on est monté au Vésuve d’où on a une vue splendide sur toute la baie et sur Capri. Oui... je sais que c'est fini... Pour aller à Naples, on a 30 mn de bus et là c'est le délire complet. Ils roulent comme des fous! Surtout les scooters surlesquels il n'est pas rare de voir : le père au guidon avec l'aîné entre les jambes, la mère derrière et le petit dernier entre les deux parents. Le tout sans casque biensûr! Bien entendu, ce n'est pas propre, vu qu'ils balancent tout par terre. Ca horrifie les filles mais moi je trouve que ça va bien. Les ruelles sont comme on les imagine : étroites, sombres, avec du linge aux fenêtres, les napolitains sympas et bruyants, des églises partout, pizzas et gélatéria au top évidemment ! Les jolies rues de Naples Hélas, dimanche après midi, Sigrid a son avion pour Paris et on se retrouve seul avec Tove. A Rome, je devais faire du gazoil, mais les pompes fermant à 12h30, j'avais dit aux filles d'être prêtes à 12h. Hélas il y avait trop de boutiques au port et on largue tout à 12h15. On arrive aux pompes à 12h20 mais ils ont dû fermer plus tôt ou alors en nous voyant arriver... J'engueule bien les filles et on part pour Naples. Là-bas je préviens en arrivant le jeudi matin que je repars dimanche après-midi mais qu'il me faut du gazoil. « Pas de problème ! » me dit-on. Je confirme tout ça samedi et c'est encore ok. Dimanche 15h : pompes fermées. C'est rien, ça va ouvrir à 16h. 16h fermée. 17h fermée. « Le pompiste fait la sieste! » me prévient-on. Ok, j’attends. A 18h, une grosse vedette à moteur de 15 mètres accoste aux pompes et miracle : ça ouvre enfin... Après 30 mn, c’est mon tour. J'accoste, j'amarre, le pompiste me passe le tuyau, j'envoie au moins trois litres de gazoil, puis plus rien. Il vérifie et m'annonce que la vedette a vidé ses cuves. C est ça l’Italie! Je pars mouiller à 15 milles et ferais le plein ailleurs dès le lendemain. Maintenant fini les ruines étrusques greco-romaines etc,etc. Nous rêvons de mouillages tranquilles, de farniente et de baignades. On passe la semaine entre Ischia, Procida, et Capri. Oui je sais que c'est fini... C'est Procida qui nous plait le plus, en particulier le mouillage de Corricella. Procida est une île très étroite, avec coté nord un port d'arrivée des ferries napolitains et une ville remplie de touristes. Et coté sud, un petit port de pêche avec des maisons situées sur une falaise tellement raide qu'il n'y a ni voiture ni scooter pouvant descendre sur le quai. Nous y passerons trois nuits. Ischia est une très belle île mais très touristique. Quant à Capri (oui je sais), on attend du vent d'ouest pour y aller car on a envie de faire de la voile. Jeudi est annoncé un force 5 d'ouest et on part à midi. On va très vite, vent travers, le vent se renforçant par effet thermique. On longe l'île coté nord, puis est et c'est très beau. J'espère trouver un mouillage sur la cote Sud qui doit être abritée du vent mais hélas l'île est si petite que ça souffle là aussi très fort. Je tente d'aller vers la cote où je pense trouver un mouillage abrité, mais je me méfie car la mer est très mauvaise dans le détroit entre l'île et le cap Tibrio. En effet le mouillage a l'air intenable vu de loin aux jumelles. Et je n'ai pas envie de passer trop près du cap avec cette mer et ce vent entre 25 et 30 nœuds. Donc retour à Naples au prés cette fois, pendant quatre heures, à se faire tremper, le bateau bien gîté, grand voile à deux ris et petit bout de génois. On avait perdu un peu de notre sens marin ces derniers jours à naviguer au moteur et le bateau n'était pas trop rangé à l'intérieur, donc les cd, les livres et l'abondante doc ont valsé de tous les cotés. On arrive de nuit à un mouillage sur la cote nord de la baie et le vent se calme vers 23 h. Le samedi suivant, après une dernière pizza, on part plein ouest vers Ponza dans les îles Pontines à 60 milles d'ici. On y arrive le matin après une nav' au moteur et sous la pleine lune. C'est une île volcanique où l'érosion a sculpté des pinacles et des falaises leur donnant des formes fantastiques. On plonge dans des grottes et des crevasses avec masque et tuba : un vrai plaisir aquatique! On passera trois jours dans des mouillages très calmes. La météo annonçant un vent d'est, nous partons vers le nord de la Sardaigne. Comme toujours, on part au moteur pour effectuer les 160 milles qui nous séparent d'Olbia. J'avais fait le plein à Ponza à coup de bidons de 25 litres, mais au 2ème bidon, ça avait refoulé donc j’en avais conclu que c’était plein. Erreur de débutant, car vers midi je m’aperçois en regardant la jauge qu’il manque déjà un quart de carburant, donc que je suis parti avec le réservoir pas plein à fond, et que je n'ai pas de quoi regagner la Sardaigne. Heureusement après dix huit heures de moteur, Eole se réveille et on finit par arriver à la voile. De là, nous partons vers les Lavezzi avec un bon vent d'est. Nous y restons une nuit et puis direction Solenzara pour laisser le Pjuske le temps des vendanges. Nous revenons les trois dernières semaines d'octobre pour naviguer entre la Sardaigne et la Corse. Personne, mouillages déserts et pleins d'aller-retour entre sud Corse et nord Sardaigne, les Lavezzi et les îles Magdalena. On fait un peu de randonnées aussi. Ce qui fait que la même semaine, on a marché dans la neige à 2000 m de haut puis on s'est baigné dans de l'eau turquoise encore très chaude. C'est ça la Corse ! Début novembre, on rentre après avoir vidé le bateau pour l'hiver. On reviendra en 2005. |