2009-2010 : Brésil, Amazone, Guyanne, Trinidad et Tobago

L'Amazone







RECIT DE TOVE :
Le 16 octobre 2009, nous repartons au Brésil pour reprendre notre voyage. Nous ne restons que quelques jours sur le Pjuske avant de s’envoler pour Manaus.




L’idée est un voyage d'environ 2 mois pour remonter l’Amazone jusqu’au Pérou puis visiter le Pérou, la Bolivie, passer les Fêtes à Brasilia pour ensuite revenir à Joao Pessoa sur le Pjuske.
A Manaus, nous faisons exactement ce que les guides déconseillent de faire : acheter les billets de bateau chez un petit « agent touristique » dans la rue – mais il fait le même prix qu’à la gare maritime, nous fait visiter le bateau pour choisir notre « suite » et assure le transport entre l’hôtel et le bateau avec arrêt courses avant le départ. Service impeccable. Et la suite nous confirmera dans notre choix de cabine air conditionnée plutôt que la solution certes très folklo de dormir dans un hamac sur le pont.







Départ à 14h pour 5 à 7 jours de voyage jusqu’à Tabatinga à 1500 kilomètres. Nous passons rapidement au partage des eaux entre les eaux noires de Rio Negro et les eaux blanches de l’Amazone.




Ensuite, les jours se succèdent et se ressemblent. Nous avançons près de la berge gauche ou droite pour éviter le plus fort du courant et voyons que c’est « habité » régulièrement par des paysans et pêcheurs. Nous sommes en période de basses eaux et les berges font plusieurs mètres de haut, et la forêt, très haute au bord des rives ; beaucoup de maisons sur pilotis ou flottantes en prévision des « hautes eaux ». De temps en temps, un petit bateau moteur nous rattrape pour décharger un voyageur ou de la marchandise sans pour autant ralentir le ferry.







Après 4 jours premiers signes de gastro pour Pierre : traitement mis en route de suite. Hier le bateau a chargé du poisson frais ce qui fera un changement agréable avec l’éternel poulet- riz, à parier qu’il n’en mangera pas ! Quelques heures après c’est mon tour, et nous apprenons que beaucoup d’autres passagers sont absents de la cantine.




En fin de semaine nous passons de plus en plus de temps à décharger des tonnes de marchandise et beaucoup de voyageurs interrompent ici le voyage pour continuer avec un petit bateau rapide, et quand la cantine, sans prévenir, arrête de servir nous faisons de même.







A Tabatinga nous trouvons un hôtel, ferons la sortie du Brésil, irons au Pérou faire l’entrée à l’immigration en prévision du voyage du lendemain, et l’après midi nous avons encore le temps d’aller fêter Halloween en Colombie : nous sommes à la triple frontière.










Le lendemain soir, après 400 kilomètres sur un bateau rapide, nous arrivons à Iquitos, une ville étonnante avec très peu de voitures où tout le monde se déplace en moto-car (rickshaw motorisé).







L’ambiance est moins détendue qu’au Brésil, mais sympa quand même. Avantage, pas de vol et peu de délinquance car c’est une île au milieu de l’immense forêt amazonienne : on ne peut y arriver qu’en avion ou, comme nous, en bateau.
Là, commence la tournée difficile des tours opérators pour 4 jours dans la jungle. Nous choisissons Amazon Expedition Adventure en espérant que c’est le bon choix.
En attendant le départ dans la jungle, nous visitons Iquitos avec notre chauffeur préféré, en rickshaw. Il nous promène au marché de Bélen avec ses maisons flottantes ou sur pilotis.




En cette période d’eaux basses, le dessous de la ville donne une impression de grande fragilité des constructions et toutes les saletés laissées par la rivière tapissent le sol sous les maisons. Nous nous imaginons le marché ou les rues remplacées par l’eau. La vente de viande de singe et de tortues, ou de toutes sortes de plantes médicinales de l’Amazonie rend ce marché très exotique.







Puis nous partons au nord de la ville visiter une petite réserve de papillons, singes, un léopard, tapir, fourmiller, etc.







Après avoir fait les derniers préparatifs, nous partons tôt le matin vers le lodge où nous allons passer les 4 prochains jours. D’abord 2-3 heures de voiture, sur l’unique route du secteur, jusqu’à Natau (un changement de pneu en route), puis nous remontons l’Amazone pendant quelques heures en prenant le temps de se baigner dans le fleuve (eau très douce selon Pierre) et observer les dauphins roses et gris.




Puis nous débarquons pour continuer sur un plus petit bateau sur un bras du fleuve plus étroit.







Arrivés au lodge, nous croisons 3 français qui en 2 minutes nous disent ce qui nous attend : une chaleur écrasante, des moustiques très agressifs (ils sont couverts de boufioles) mais une vrai aventure avec des guides très compétents.
Dans la « salle à manger », une tarantule grosse comme la main nous souhaite la bienvenue, elle vit là depuis 4 ans.




L’après-midi, nous partons pour une première balade dans la forêt, équipés de vêtements bien couvrants et bottes de caoutchouc : nous avons très chaud ! Le soir, c’est l’anniversaire de Barry (canadien), les guides lui ont préparé un gâteau servi avec du rhum de la jungle !! Un jus obtenu après mâchage de plantes, recrachés et le jus obtenu est ensuite mis à fermenter... Ce n’est pas mauvais mais on aurait préféré ignorer la procédure de fabrication. Nous sommes épuisés après une première nuit sous les moustiquaires et sans le moindre souffle d’air. Mais nous repartons bien couverts des pieds à la tête pour une nouvelle promenade dans la forêt et nous passons l’après-midi dans un village indien, où nous pouvons observer leur quotidien sans que les habitants soient mis à contribution pour danser ou exposer d’autres rites aux « touristes » Très appréciable !




Nous rentrons au lodge mais l’orage rode, il est donc décidé de repartir aussitôt pour une promenade de nuit sur le fleuve afin d’observer les caïmans dans une grande étendue marécageuse. Là nous apprécions d’être avec des guides qui connaissent parfaitement chaque courbe du fleuve avec ses troncs flottants, même de nuit !
Mais quand un gros arbre tombé nous barre carrément le passage et qu’il faut essayer de passer dessous en risquant de rester coincés, couchés dans la barque, les éclairs maintenant omniprésents, nous n’en menons pas large et certains auraient bien renoncé aux caïmans. Mais les guides insistent et au bout de plusieurs essais et manipulations, nous passons. Une demi-heure plus tard, nous arrivons enfin dans le marécage. A notre grande horreur, nous voyons les guides s’avancer pieds nus et l’eau jusqu’aux cuisses dans la végétation aquatique et au bout de quelques minutes plongent les mains au fond de l’eau pour en ressortir avec des caïmans longs d'environ 50 cm.




Puis il faut revenir, encore 1h30 de bateau jusqu’au lodge où nous attend un dîner - à la chandelle parce qu’ils ont oubliés d’aller chercher de l’essence pour le groupe électrogène ! Et on peut tirer un trait sur la douche bien méritée après cette longue et chaude journée ! Mais quel émerveillement que de naviguer la nuit avec des milliers de lumières dans les arbres (papillons lumineux) et le concert des grenouilles en accompagnement.




Le lendemain, on se lève tôt pour découvrir les oiseaux aux aurores sur la rivière. Nous retenons surtout la présence de plusieurs aigles, à des postes fixes qui attendent que des king fishers (oiseaux pêcheurs qui volent à toute vitesse 10 cm au dessus de la rivière et qui de temps en temps piquent droit dans l’eau pour tuer un poisson) leur servent le repas.
Après, nous partons à la pêche aux piranhas avec comme résultat 6 petits qui nous seront cuisinés le soir – heureusement avec quelques suppléments. Autre balade pour voir un étang couvert de nénuphars géants.




Il fait bon avoir les bottes en caoutchouc, car ici des anguilles électriques et autres « serpents d’eau» pullulent. Nous verrons aussi bien cachés en haut des arbres une famille de singes qui nous observent sans bouger - comme nous les observons. En chemin, le guide intercepte sans autre protection un serpent constricteur tellement bien caché dans les branches au dessus de nous qu’on se demande encore comment il à pu l’apercevoir.
Le retour à Iquitos le lendemain, toujours sous la menace orageuse, nous libère enfin des moustiques qui ont fait un travail considérable, mais ils nous rappellent à leur souvenir pour des jours encore. Merci quand même Malarone : c’est le traitement anti palu! Le soir en ville l’orage aura raison de l’installation électrique, mais nous dégusterons quand même un bon steak à la chandelle.




Après ces jours dans la forêt éprouvants par la chaleur et l’humidité, nous avons besoin d’une journée de relaxation. Après un tour en ville, nous rejoignons pour l’après midi un hôtel réputé pour sa bonne cuisine, sa piscine et son parc tropical, le tout arrosé par 2 ou 3 gros orages. Décidemment, la saison des pluies a bien commencé. Le lendemain nous disons au revoir à Iquitos et la grosse chaleur pour rejoindre Lima. C’est la première fois que nous partons à l’aéroport en rickshaw ! Nous survolons la Cordillère des Andes et on découvre l’océan pacifique.







Il y fait une température assez agréable mais le ciel est en quasi-permanence couvert par des rentrés maritimes bloquées par les montagnes- et une part de pollution également. Une immense ville avec quelques bâtiments anciens remarquables, essentiellement églises et cloitres.







Malheureusement, notre voyage sera interrompu ici à cause d’un décès dans la famille de Tove. En attendant, notre départ organisé en grande vitesse, nous essayons malgré tout de rester occupés, entre autre en admirant ce magnifique spectacle d'eau et de lumière dans un grand parc tout prés de l’hôtel.