
Je ne vais pas vous raconter les trois mois qu'on a passé à Salvador, mais vous faire des chapitres sur ce qui m'a bien plu. Dans le désordre....
SALVADOR DE BAHIA
Salvador de Bahia c'est 2,2 millions d'habitants. Des très riches et des très pauvres.
On est au centre de la ville près du quartier du Pélourinho qui est classé patrimoine mondial de l'Unesco. Il y a beaucoup de touristes, un paquebot par jour. La police surveille tout ça jour et nuit.

Il y a pas mal de vols à la tire dans ces secteurs. On a fait deux belles sorties le soir, bien arrosées à la Caipirinha (rhum local, glace pilée et citron). Un soir, je me suis fais piquer mon porte monnaie que j'avais autour du cou sous la chemise par un gamin d'environ treize ans. On avait abusé de la Caipirinha, on était un peu à l'extérieur du quartier sécurisé et il était plus de minuit, bref tout ce qu'il ne faut pas faire.

Le port est situé au centre de la ville, on en a donc profité pour faire quelques travaux, avancer ce merveilleux site qui vous passionne tant, régler des problèmes de batteries, de réservoir d'eau et faire recoudre une voile.
La baie et très grande, 20 miles par 20 miles et parsemée d'îles. Celle d'Itaparica sera notre base dans le secteur.

Le mouillage est bien protégé, le village très sympa, c'est là que les gens de Salvador viennent passer le week-end. Du moins ceux qui ont un bateau ou une résidence secondaire. Les autres viennent pour la journée depuis Salvador qui n'est qu'à 30 minutes en lancha.

LE PARAGACU
Il remonte sur 15 miles et c'est une belle rivière qui se jette dans la baie.
On est dans un autre monde. A Santiago, le village le plus éloigné que nous puissions atteindre, la route est arrivée il y a seulement quinze ans. Pour aller à Salvador, il faut trois heures en voiture. Pas de restos, quelques bars.

Beaucoup d'hommes à cheval. Et un couple de français qui tient une Pousada. Ils passent l'hiver ici et l'été en France. On a réveilloné chez eux pour le premier janvier avec d'autres voileux. Très bonne soirée avec des huitres de la rivière en prime.
Le samedi suivant, on est allé dans une ville un peu plus grande, toujours sur la rivière, Maragogipe, pour le marché hebdomadaire, tous les paysans du coin viennent vendre leurs produits. C'est pas cher et très varié.


On est parti une journée à Cachoeira en bus à trente kilomètres de là. C'est une très vielle ville, chargée ici aussi d'histoire, capitale du tabac au Brésil au début du 19ème siècle et première ville a avoir viré les Portugais et à reconnaître le premier roi du Brésil.
On est ensuite revenu à Itaparica, où Tove en a profité pour visiter l'hôpital local : infection à la gorge, 40 °C de fièvre pendant vingt quatre heures. Elle y restera trois heures après une prise de sang pour déterminer le bon antibiotique. Le tout gratis.

LES PLAGES
Un jour un vieux corse m'a dit : « Qu'est-ce-que j'irais faire sur la plage s'il n'y a pas de paillotes? »
Au Brésil, la plage c'est des kilomètres de petits stands qui vendent de tout et surtout de la bière qu'ils vendent glacée.

Donc on en choisi un, on s'installe sur des bons fauteuils et c'est parti pour des heures de spectacle. Chaque fois que tu prends une bière, le garçon plente la bouteille précédente dans le sable. Quand tu pars, il compte ce qu'il y a par terre et tu payes. Les gens sont en famille, ça rigole, ça picole sec et ça mange.

Ici, ils sont tellement cool que ce n'est pas un problème si tu es assis chez l'un, et que tu achètes chez l'autre de quoi te restaurer. En plus, il passe quantité de vendeurs de nourritures diverses et variées, on a l'embarras du choix. Le tout sur fond de musique à fond car le brésilien adore la musique et le bruit.
On s'aperçoit finalement qu'on s'emmerde à la plage chez nous où tout est aseptisé.

LES FRUITS
Mangues, sept pour 0,30 €, avocats, cinq pour le même prix, papayes, citrons verts juteux, caramboles, fruits de la passion, ananas goûteux, jacquiers énormes, bananes, pinas (petites graines à la pulpe sucrée), cajou, acérola, açai, tamarin pour faire des jus de fruits, bref le rêve!

Ici, ils font des jus de fruits en permanence dans les bars, c'est pas cher, on en a bu boit tous les matins !
LES BRESILIENNES
Je n'ai pas regardé, vous me connaissez ! Voyez Christian et une de ses conquêtes :

Venir au Brésil avec sa femme, c'est comme d'aller à Montélimar avec ses nougats. Pardon Tove. Bref je ne m'étendrais pas sur le sujet.
RIO
On y est allé une semaine depuis Salvador en bus. Mille cinq cent kilomètres de trajet, mais heureusement le bus est d'un grand confort : wc, bar, sièges quasi couchette avec couverture et oreillette pour les films, arrêts toutes les quatre heures, mais trente heures aller et autant retour...

On a tout visité, on est monté au Corcovado à 700 mètres au dessus de la ville. On était au cœur du vieux Rio, dans le quartier de Lappa, loin des quartiers touristiques du bord de mer. Ce qui fait qu'on est très souvent sortis dans des boites de samba, le quartier était très animé très tard dans la nuit et on s'est toujours sentis en sécurité.
On est bien sûr allé à Copacabana et Ipanéma : les deux plages célébrissimes. Elles donnent directement sur l'océan. Les vagues étaient énormes, comme sur notre côte landaise après une bonne dépression.



Les plages de l'intérieur de la baie sont à oublier à cause de la pollution.


LE CARNAVAL
On a vu les préparatifs à Rio, une semaine avant le début des festivités. On est restés trois heures au « Sambodrome » à voir des défilés de char. C'est comme un stade en fait : une rue avec des gradins immenses où les écoles de samba et autres défilent pour le Carnaval. Pour les essais où nous étions, c'était déjà complet, 80 000 personnes !

Le carnaval, nous l'avons passé avec Sigrid et Bertrand à Salvador de Bahia. Le Carnaval de Salavador est très différent de celui de Rio : là-bas personne n'est déguisé. Tout est axé sur la danse et la musique. Chaque quartier crée son « Blocos » : deux énormes camions, l'un recouvert d'enceintes et d'écrans géants avec les groupes de musique sur le dessus et l'autre avec bar, sanitaires et poste de secours. Le Blocos défile au pas, accompagné de centaines de personnes toutes habillées pareilles et entourées par une immense corde pour éviter le mélange avec la foule. La fête dure une partie de la journée et toute la nuit pendant six jours.

Le premier soir, ayant étés avertis des risques d'embrouille dans la foule, on était dans une « Camarote » : espace payant et sécurisé avec nourriture et alcool à volonté, offrant une vue imprenable sur le défilé des Blocos. Le second soir, on était dans la rue sans aucun problème.

En chiffre, le Carnaval de Salvador, c'est 2 000 soignants, 20 000 policiers, 2 millions de personnes et 5 millions de canettes de bières bues par jour.
LA NOURRITURE
Dès qu'il y a trois Brésiliens ensemble, vous pouvez être sûr qu'il va en venir un quatrième pour leur vendre quelque chose à boire ou à manger.
Dans les rues et sur les plages, ça pullule de vendeurs de boissons, mais aussi de noix de coco, de brochettes, de beignets (de poisson, viande ou fromage), de brochettes de fromage grillé, de fruits, de gâteaux, de beignets de tapioca...etc.
C'est bon et surtout pas cher.
Pour les restos, il y a a des classiques comme chez nous, mais aussi des restos « al kilo » : c'est un self où l'on payeseulement le poids de notre assiette. C'est très économique aussi.

Il y a aussi les « Rodizios » : on paye un forfait et c'est à volonté. Ca se fait surtout pour la viande ou les pizzas.
LA CHAPADA DIAMANTINA
Début Mars, Bertrand est reparti vers le froid et nous sommes partis avec Sigrid randonner dans la Chapada Diamantina pendant une semaine. C'est une chaine de montagne à 500 kilomètres de Salvador.
On a fait un treck de trois jours sac sur le dos, en dormant à la dure ce qui nous a permis à Tove et à moi, de voir que bateau et randos ne vont pas ensemble : on a perdu la pêche au niveau des jambes et il va falloir s'entrainer dans les Pyrénées cet été !
Avec nous lors de ce séjour : André et Chantal, navigateurs bretons et marcheurs émérites.


REMONTEE VERS RECIFE
Début mars, on s'est retrouvé de nouveau seuls et on a attaqué la remontée vers le Nord.
Bien sûr on fait du près durant 500 milles nautiques mais le vent n'était pas trop fort donc on a eu une mer agréable et des nuits tranquilles. On a fait un arrêt de quatre jours à Macéio et un autre d'une semaine à Récife.
Une fois de plus, vu de la mer on se trouve devant une ville énorme avec des immeubles partout.
Deux millions d'habitants.

On prend un mouillage sur la rivière en face du centre-ville. Un passeur nous fait traverser chaque fois qu'on veut s'y rendre. Ici pas de monuments exceptionnels, à part les églises baroques, comme partout au Brésil, mais une ambiance de foule, de marchés bondés, de commerce et d'activité intense le tout bien sûr sur fond musical.
On a visité Olinda, à 6 kilomètres, ancienne capitale de l'état. Une ville calme perchée sur une colline, avec une concentration d'églises et de couvents assez impressionnante. Beaucoup de vieilles maisons bien entretenues et pas un immeuble. Normal car la ville est classée patrimoine mondial de l'Unesco.

On a levé l'ancre en soirée et après une nuit calme on est entré dans le rio Pariaba, à 60 miles au nord de Récife. La ville principale est Joao Pessoa, 800 000 habitants et encore une barre d'immeubles vue de la mer. Il y a sur la rivière une marina tenue par un français et c'est là que restera le Pjuske durant six mois. On doit repartir en France car nos visas ne nous permettent pas de rester plus de six mois par an au Brésil.

On est dans un quartier calme, avec des pêcheurs, de petites épiceries, petits restos où on mange à deux pour 4 euro et bars à Caipirhinia pour l'apéro du soir. Sans compter la piscine de la marina qui est le salon où l'on cause l'après midi.
Il n'y a quasiment que des français dans ce port. On a passé trois semaines tranquille à préparer le bateau c'est a dire bien l'amarrer, sortir toute les voiles et les tauds, tout nettoyer à fond et tout ranger, graisser, huiler et j'en passe.
On reviendra dans six mois, mi octobre.

Pour terminer, voici la plus belle photo de notre voyage :

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