2009-2010 : Brésil, Amazone, Guyanne, Trinidad et Tobago

Carnaval 2010




Finalement, on arrive à s'arracher du Brésil le 24/02/2010. Le carnaval est fini, on reprend nos esprits et en route. Le bateau n'a pas navigué depuis onze mois, mais j'ai tout vérifié en principe.
La coque a été grattée dans l'eau par un jeune du village mais impossible de voir le boulot car l'eau est trop trouble. On fait confiance. On largue les amarres à 12h30. Deux heures après, on a quitté la rivière et on est en mer. On règle nos montres sur l'heure Pjuske, c'est à dire qu'on s'arrange pour que la nuit tombe vers 20 heures.
Comme toujours, Tove veille de 9 heures à minuit, je fais le reste jusqu'au lever du soleil vers 7 heures.



Le premier matin , bruits de glouglou dans les fonds. Je lève les planchers: de l'eau partout. Je goutte vite fait: c'est de l'eau douce, ouf! C'est ma réserve qui est percée, il y a 300 litres à pomper. On a plus que de l'eau en bouteilles mais on en a très largement assez. La journée se passe à vider et assécher tout ça.
Les journées sont comme toujours en grande croisière, pêche, bonne cuisine, sieste, sudoku, lecture et farniente. Et bien sûr, entretien du bateau quand il faut. Météo tous les deux jours grâce au téléphone satellite.



Les quatre premiers jours, le bateau marche bien, il y a du vent et on contourne la pointe nord-est du Brésil. Bien sûr, il y a des manœuvres, bien souvent de nuit, avec le tangon car le vent vient de l'arrière, tantôt d'un coté, tantôt de l'autre.





Les quatre jours suivant, le vent nous abandonne un peu, il y a beaucoup de grains, on approche de l'équateur qu'on franchira le 01/03 à petite vitesse, toutes voiles dehors. En plus, la houle est croisée car elle arrive du nord-est et du sud-est. On aura vu, en tout et pour tout, trois bateaux. Mais on est à plus de 100 miles des côtes pour éviter les pécheurs et les fonds peu profonds qui s'étendent très loin au large dans ce secteur.



Les quatre derniers jours, le vent et la houle reviennent , tout les deux du nord-est. On fait nos 150 miles par jour. Il y a des grains assez forts surtout la journée du 05/03 où ça n'arrête pas.





Le dernier jour, on s 'approche des côtes de la Guyane, l'eau verdit puis devient marron à 20 miles de la terre à cause de toutes les rivières et surtout de l'Amazone qui s'y jettent.
Les fruits se gardent encore un peu dans le filet sous le portique.



Le 8 mars, en fin d'après-midi, on embouque le chenal qui nous mène aàDegrad de Canes, le port de Cayene.



A la tombée de la nuit, on est à couple d'un bateau le long du ponton extérieur de la marina. On aura mis douze jours sans forcer et surtout sans rien casser. Le lendemain, on se déplace à l'intérieur de la marina. Elle n'a pas très bonne réputation car il y a beaucoup de bateaux ventouses, c'est à dire des bateaux scotchés ici pour diverses raisons: fin du voyage, plus d'argent, bateau plus en état d'aller plus loin ou tout simplement des gens qui bossent mais qui préfèrent vivre sur l'eau que dans un studio à Cayenne.



Nous, on a trouvé que des gens sympas qui se sont décarcassés pour qu'on ait l'eau et l'électricité. Bref, pour nous, escale sympa au niveau des personnes rencontrées.
La marina est à cinq kilomètres de Cayenne donc on loue une voiture pour une semaine.



On fait de belles ballades , mais il n'y a qu'une vrai route qui longe la côte, tout l'intérieur n'est que de la forêt tropicale. On est allé voir les marais de Kaw, où on accède qu'en pirogue. C'est un petit village isolé dans la foret.





Autre visite, celle de Cacao, village Hmong. Ces laotiens de la montagne on fuit le communisme et le gouvernement les a installés en Guyane en 1977. Ils sont à peu près 2000 actuellement. Évidement, on les a installés en pleine jungle et ils ont étés obligés de tout défricher mais, en vingt ans, ils sont devenus les premiers producteurs de fruits et légumes de la Guyane. Le dimanche, tout le monde va faire son marché là haut et en profite pour faire un repas typiquement Laotien.
915 Une semaine plus tard, cap sur les îles du Salut, de triste réputation. La sortie au moteur contre le vent et la houle du large est longue et pénible, mais dans l'après midi, l'ancre tombe devant l'ile Saint Joseph. On est les seuls. Baignade et repos.
Le lendemain, on visite l'ile Royale qui est la plus touristique. Tout est bien rénové et on a un aperçu très net de la dureté de la vie du bagne.





Il y a des touristes qui arrivent le matin par navette de Kourou et qui repartent l'après midi. Après, tout est calme à part des petits singes qui galopent partout. On regagne le bord avec notre annexe, à la rame car on est tout près mais on a beau ramer dur, on avance pas un caramel. Je m'inquiète car ici les courants sont forts, mais en fait je n'avais pas remonté l'ancre. Mon égo en a pris un coup.
Le lendemain, on est seul pour aller sur l'ile Saint joseph. Lugubre, tout est a l'abandon, la nature reprend ses droits.







L'ile du Diable, où est resté Dreyfus, ne se visite pas car elle est inabordable.
En fin d'après-midi, cap sur Kourou où on jette l'ancre dans la rivière face à la ville.
Il n'y a rien à voir à part le centre spatial. Visite très organisée avec bus et badge. Il faut s'inscrire à l'avance avec papiers en règle.



Il doit y avoir un lancement dans huit jours, alors on reste pour ne pas rater ça. Damned! On apprend deux jours avant le tir que c'est repoussé de quatre jours. Bon, on reste. Trois jours plus tard c'est encore repoussé de huit jours. Bon, on part!
D'autant qu'à Kourou, il n'y a pas grand chose à faire. En plus, à chaque renverse, quand le courant passe contre le vent, le bateau se ballade dans tous les sens pendant une heure et tous les bateaux sont un peu en vrac et tirent dur sur leurs chaines.



Ça nous rappelle la Casamance où c'était pareil.
En plus, on en a marre des eaux troubles. Ça fait deux ans et demi depuis les Canaries qu'on se baigne dans des rivières ou des fleuves. A part le Cap Vert, bien sûr. On avait prévu de passer au Surinam, où aussi il faut mouiller en rivière, mais on a trop envie d'eau turquoise.
Donc cap sur Trinidad et Tobago. Vers Tobago surtout, car j ai repéré sur les cartes une baie au Nord Ouest qui a l'air bien sympathique: la baies de Charlotteville.