2007-2008 : découverte de l'Afrique |
Cap Vert |
La météo a annoncé un vent d'Est, tournant Nord Est et faiblissant dans trois jours. En fait, on aura un Nord Nord Est durant trois jours, c'est-à-dire qu'on a navigué vent de travers, entre 1à et 17 noeuds ce qui est l'allure idéale pour nous et le Pjuske. Quelques pointes au dessus de 20 noeuds la première nuit, donc grand voile à un ris et on a tout géré avec le génois. On a vu beaucoup de cargos au départ, puis plus rien à partir de la première nuit à minuit jusqu'à l'arrivée. Bref, que du plaisir durant trois jours, plus une dorade coryphène et un thon. La dernière nuit, le vent tombe un peu et on se traîne toute la matinée. On contourne l'île et l'ancre tombe à 14 h à Palmeira, sur l'île de Sal au Cap Vert. On a une visite tout de suite : c' st David qui avait ramené le Pjuske des Antilles lors de ma première transat (voir le chapitre Antille N° 1). Il est parti en septembre sur un bateau de 30 pieds avec sa copine Catherine et leur fils Eric. Il bosse sur des bateaux pour remplir leur caisse de bord. Comme ça, ils nous mettent au courant pour tout ce qui intéresse un plaisancier lamda qui arrive dans un endroit nouveau pour lui : faire les formalités d'entrée dans le pays, où est la douane, le super marché, le cyber café avec wifi de préférence, les poubelles et où on peut trouver de l'eau potable ainsi que du poisson frais. Le tout dans l'ordre que vous voulez. Nos amis Bébert, Yvette, David et Martine reviennent à bord 10 ans plus tard. Ils étaient venus aux Antilles en 1998. On fait un tour en voiture. L'île est totalement désertique, avec de petits cones volcaniques. Au sud il y a d'énormes complexes hôteliers devant de belles plages de sable blanc. Nous on est au nord à Palmeira, un petit village de pêcheurs. Après, on file à Sao Nicolao, à 90 miles à l'Ouest. Donc on fait une navigation de nuit. On arrive au mouilage de Tarafal vers 15 h. On est devant d'immenses falaises. C'est toujours aussi aride, mais en se baladant au nord de l'île, on retrouve du vert, canne à sucre, papayers, et beaucoup de jardins. On prend un « aluger » (taxi ouvert genre pick up ) pour trois jours et on se balade pas mal. On fait aussi de belles balades à pied. Une navigation de 50 miles avec un vent de 20 noeuds et une mer formée nous amène à Sao Vicente. On prend une place au port de Mindelo car nos copains en ont marre des aller-retours à bord de notre annexe. Faut dire que le fond a des fuites et qu'on a les pieds dans l'eau. On est au début du carnaval. Le dimanche il y a un petit défilé, surtout des enfants, avec beaucoup de musique. Le lundi, on fait la fête toute la nuit et on rentre à bord à 7h du matin. Le mardi, c'est le grand défilé, de jolis chars, et des centaines de gens déguisés, tous plus fous les uns que les autres, le tout avec de la musique à fond. Une exellente journée. On part en ferry pour deux jours à Sao Antao pour se reposer de tout ça. C'est l'île la plus verte du Cap Vert mais à part quelques vallées profondes c'est quand même assez désertique. Toujours de belles ballades à pied. La route principale qui coupe l'île est magnifique, faite qu'avec des pavés, avec des a pics vertigineux. Mais le bateau ne nous a pas fait travailler les jambes et on souffre un peu des mollets. On revient à Mindelo car les vacances des amis s' achèvent là. Trois semaines plus tard, on a toujours pas bougé. On a juste quitté le port pour le mouillage. On se plait énormément à Mindelo. Ca paraît bizarre, mais les journées passent vite même si on ne fait pas grand chose. Les courses tout d' abord, avec un fabuleux marché aux poissons où on trouve des plus gros (thons et wahoo énormes) au plus petits (maquereaux ou autres). Notre préféré est la garoupa, un genre de mérou exellent. Le tout à petit prix. Puis il y a aussi un beau marché aux légumes, mais comme l'île ne produit rien, il n' y a pas toujours tout. Un jour impossible de trouver des tomates, alors que le lendemain il y en a partout, mais par contre impossible de trouver une papaye. Dommage, car c' est notre fruit préféré et ici on en fait une cure. Et c'est déjà midi. Un peu d'entretien du bateau, je profite du savoir de David qui vient d'arriver, un peu d'internet, une balade à la fraîche et la journée est finie. De plus, la ville a un charme particulier : vieilles maisons et petites ruelles et les Mindelense, habitants de Mindelo, sont charmants et toujours souriants. On n'a jamais eu un seul problème. Et la musique est partout présente. C'est la ville de Césaria Evora. On profite aussi de la bibliothèque de l'alliance française pour avoir des bouquins en français et éviter de puiser dans nos réserves. A Mindelo il y a du vent, et dans tout l'archipel aussi en général. Mais dans la baie de Mindelo, il souffle en rafale et parfois c'est pénible. Il nous a contraint à rester à bord deux fois une journée. Parce qu'il y a du clapot et on se fait rincer en débarquant, mais surtout parce que je n'aime pas laisser le bateau seul quand les rafales dépassent 25 noeuds. La nuit quand ça souffle dur, je préfère aussi dormir dehors pour parer à toute éventualité. Comme quoi, on a pas toujours la belle vie en croisière ;-) Bien entendu, on a beaucoup marché sur l'île. Et on est revenu en ferrie deux jours à Santo Antao pour faire deux belles balades de six et sept heures qui ont mis nos mollets à rude épreuve. Mais les bonnes choses ont une fin et on repart vers Sao Nicolao, puis vers Santiago où Sigrid, notre fille, arrive dans quinze jours. Départ le mardi 4 mars 2008 à 11h pour Sao Nicolao. C'est un peu tard pour faire cinquante miles et ça nous promet une arrivée de nuit à Tarafal. Mais on a passé du temps avec David, Catherine et Eric à discuter en prenant le dernier café car ils partent pour le Brésil et après l'Afrique du Sud puis Madagascar où ils seront dans un an. Donc on est pas près de se revoir. Quant à nous, aprés une traversée au prés avec un vent de 20 noeuds, on jette l'ancre à Tarafal à 22h. Ou plutôt les deux ancres, car j'ai empenelé, action qui consiste à mettre deux ancres sur la même chaîne car le mouillage est réputé pour ses rabattants très forts. On passe la journée suivante à ranger le bateau et à trainer, puis on débarque à 17h. Tarafal est la seconde ville de l'île et compte trois mille habitants. On fait quelques courses puis on va dans un bar où on a nos habitudes. A cinquante mètres de là on remarque une certaine agitation : des gamins qui crient en direction d'un commerce et qui rigolent beaucoup. Ca dure deux minutes et soudain ils s'éparpillent bizzarement et une femme s'écroule dans la rue. Un copain Cap Verdien avec qui on buvait une bierre se précipite, des gens hurlent, bref la fille vient d'être poignardée deux fois dont une au cou. Elle est évacuée en taxi à l' hôpital où elle décèdera aussitôt arrivée. Gros émoi dans le village, c'est une gamine de vingt ans qui en a tué une autre de trente. Jalousie paraît il. C'est la première fois qu' il se passe un truc pareil à Tarafal. Pour faire moins triste, voici notre journée du lendemain, que l'on peut qualifier de journée type du plaisancier au Cap Vert. On est que deux bateaux à l'ancre donc au calme. On part randonner de l'autre côté de l'île qui est plus verdoyant. Deux papis nous prennent dans leur pick-up. Ils ont de la canne à sucre à bord, ils la portent à une distillerie pour revenir avec du grod, qui est le rhum local. On fait une balade de trois heures au milieu des plantations diverses : bananiers, papayers, caféiers, beaucoup de sortes de haricots, et de jolis jardins. On achète un choux, on nous offre des papayes, puis on recroise nos deux papis qui nous ramènent à Tarafal. En rentrant au bateau, on achète deux garoupas, genre de mérou, à des pêcheurs qui reviennent au port. Fraîcheur garantie! Casse croute, baignade, sieste et bouquins et vers 18h, courses, internet et bistrot. Comme le soleil cogne dur, les panneaux solaires marchent bien donc on a eu beaucoup de glaçons, on a pu écouter de la musique et ce soir on pourra se faire un bon film. Pierre étant un gros feignant (ah bon??), c'est moi, Sigrid (sa fille) qui vais prendre le relais pour vous raconter les dernières aventures africaines avant le retour pour 4 mois en France. J'ai rejoint Pierre et Tove mi-avril directement au Cap Vert, à Praia plus précisément. Et ce, après un passage à Dakar où j'ai pu apprécier la qualité du transporteur aérien connu de tous : AIR CA M'EST EGAL ! Mon vol pour Praia avait tout simplement disparu des écrans mais aussi de la mémoire générale des employés de l'aéroport semblait-il...J'ai donc du prendre le suivant qui lui devait partir 3h30 plus tard « Inch'Allah »... mais Allah n'a pas voulu, alors c'est avec plus de 5h de retard que j'ai enfin pu respirer de nouveau l'odeur (si unique) du Pjuske. Le lendemain, découverte de Praia (capitale du Cap Vert) donc : réveil dans un mouillage déserté des voiliers mais pas des gros cargos et chalutiers. Le décor ne fait pas rêver mais le rêve se trouve ailleurs à Praia. Baie de Praia On débarque donc directement dans le port au milieu des pêcheurs, des poissonnières et des enfants qui pataugent dans l'essence. Il faut un bon quart d'heure de marche avant d'atteindre le centre ville alors un détour par le fabuleux marché aux poissons vous donne du courage : des poissons par milliers, de toutes les sortes et de toutes les couleurs. Les hommes déchargent le butin, les femmes (en habit traditionnel : jupe plissée, tablier, pagne et fichu sur la tête) le vendent accroupies par terre et les enfants vident les poissons : c'est bruyant, coloré, populaire et incroyablement vivant ! On est ensuite parti à la découverte du centre ville, autrement appelé « Le Plateau ». Les maisons sont très colorées et les commerces pullulent ; que ce soit dans les bâtiments, sur les marchés ou directement dans la rue. On y trouvent vraiment de tout et n'importe quoi et ici aussi les chinois sont très présents. Il y a du monde partout dans les rues, ça papote, ça drague, ça négocie. Il y a principalement deux grands marchés : le marché aux légumes (très fourni et varié) et le marché aux bidons. Il tire son nom du fait qu'il est majoritairement alimenté par les produits envoyés par bidons par les cap-verdiens expatriés, aux États-Unis par exemple. On y trouve beaucoup de vêtements et sacs. Marché aux légumes Marché aux bidons Le reste de la ville est bien différent : les maisons sont toutes inachevées, elles poussent de façon anarchique sur des kilomètres et des kilomètres, tous les styles architecturaux (parfois très ambitieux) s'affrontent et surtout, je répète, elles sont inachevées...très étrange...et c'est valable pour l'ensemble de l'île. Maisons inachevées Donc lors de notre 1ère journée, nous avons principalement découvert la ville. Le reste du séjour, on y passera quotidiennement pour les courses ou pour y chercher un « aluger ». Les alugers justement, parlons-en. Ce sont des taxis collectifs très utilisés par les habitants pour circuler sur toute l'île. C'est très bon marché, convivial et local, mais faut pas tenir beaucoup à sa vie pour accepter de monter dedans. Le 2ème jour, nous voulions aller nous balader à Assomada (2ème ville de l'île). On a donc pris un aluger au centre ville. Monter dans l'aluger ne signifie pas un départ immédiat....non. Ce n''est qu'une fois l'aluger rempli à son maximum (non, plus que son maximum) que le départ se fera. Et pour faire grimper tout ce petit monde, ils ont une technique imparable : l'aluger sillonne le centre ville et les voies principales pendant que son associé hurle à la fenêtre leur destination. Et alors, on a pas vraiment compris les arguments utilisés par l'associé, mais même une personne qui refuse de monter et qui n'a même pas l'intention de se rendre à Assomada par exemple,se laisse finalement tenter...ça reste le mystère des alugers. Toujours est-il que ce jour là, nous avons pris l'aluger le plus fou de l'île : le pied vissé sur l'accélérateur, il avait décidé de ne pas utiliser ses freins (sauf pour charger ou décharger des clients en pleine course), alors il doublait tout et tout le monde, évitait les chèvres et les enfants de justesse, et passait les courbes escarpées par miracle! Tove a failli avoir une crise cardiaque et a passé le trajet la tête dans les genoux. L'expérience a été réellement traumatisante, et pourtant on l'a renouvelée tous les jours, mais les autres alugers étaient un petit peu plus calmes. Nous avons donc visité le village de Picos, puis celui d'Assomada où nous avons rencontrés 2 compères (Jimmy et Brito) que nous retrouverons plus tard. Assomada est une ville sans grand intérêt mais point de départ de nombreuses jolies balades dans les ribeiras (vallées vertes). On a donc choisi la ribeira d'un fromager de plus de 800 ans (euh...c'est pas un vieux bonhomme qui fait des fromages...) et on a traversé des tas de hameaux. On a passé notre temps à saluer les habitants, surtout des enfants puisque pour information la moyenne d'âge du Cap Vert est seulement de 17 ans....c'est très chaud la vie là bas ! Vieux fromager Ribeira du vieux fromager Jeunesse cap verdienne On a aussi croisé plusieurs fabriques artisanales de rhum et à chaque fois on a été très bien accueillis. Pierre voulant gouter systématiquement le rhum de toutes les fabriques, le retour en aluger est passé comme une lettre à la poste le soir ! Fabrique de rhum et dégustation Deux jous plus tard, nous avons rejoint Jimmy et Brito de nouveau à Assomada pour ensuite partir ensemble à Ribeira de Barca, qui selon eux est un superbe petit village avec de grandes et belles plages et plein de musique dans les rues. Finalement, le village ne présente pas grand intérêt, ne dispose d'aucune plage et la seule animation du village est le mini bar de pêcheurs au bord de l'eau. Et malgré tout, on a passé une des plus fabuleuses journées du séjour, allant de surprise en surprise : arrêt systématique dans tous les bars croisant notre route et stop obligatoire chez chaque membre de la famille de Jimmy chez qui nous avons été formidablement accueillis : boissons fraîches, rhum, repas traditionnel. C'est ça la « morabeza » (hospitalité cap-verdienne) ! Famille de Jimmy Nous avons terminé notre journée dans un petit bar de pêcheur hors du temps (décoration sommaire, murs en parpaings et toit de tôle, deux tables et une tenancière adorable) : rhum, calamars, parties endiablées de dominos et tour de magie! Tour de carte Bar de pêcheurs Le 4ème jour, nous sommes partis visiter CIDADE VELHA, ancienne capitale du Cap Vert. C'est une des rares villes (voire la seule?) de l'île qui propose un circuit et des visites touristiques. Et pour cause : elle est pleine d'histoire ! Son emplacement stratégique et sa ribeira riche en eau ont fait d'elle un passage incontournable pour tous les bateaux allant sur la route des Indes ou vers l'Amérique. Son emplacement en bord de mer était également un inconvénient : la ville était indéfendable, ce qui lui a couté son titre de capitale. Et pour ceux qui ne suivent pas, je rappelle qu'aujourd'hui la capitale est Praia. CIDADE VEHLA est une ville mignonne, accueillante et douce. On a pris beaucoup de plaisir à se balader dans ses jolies ruelles blanches, à découvrir les sites historiques. Rua Banana Cidade Velha Ribeira de Cidade Velha Et ça principalement grâce à nos trois petits guides improvisés : moyenne d'âge 10 ans, pratique du français nulle et un sens de la débrouillardise très aigu ! Nos trois super guides Et comme d'habitude les gens ont été très accueillants, on retiendra surtout un formidable duel d'Ouril (jeu africain) entre Tove et un habitant du coin, une partie de baby foot sur la place du village avec les gamins-guides et la dégustation de ma première « feijoada» : plat local à base d'haricots, mmmmmmmh! Partie de babyfoot Partie d'Ouril Concours de .... Le 5ème jour, RAS...ou presque. L'annexe était déchirée sur un mètre de long, donc journée réparation. Le 6ème jour, nous avons fait une jolie randonnée entre Sao Jorge, Rui Viaz et Sao Domingo. Au départ, on devait suivre un itinéraire banalisé depuis le jardin botanique de Sao Jorge. Mais très vite on s'est perdu. Cela ne nous a pas empêché de faire une magnifique rando, mais très sportive...car là bas le chemin le plus court c'est tout droit ! Donc pas de lacets pour grimper la montagne! Arrivés à Rui Viaz, une bonne bière au milieu des chèvres nous a redonné du courage et nous sommes ensuite descendu par la route pavée (en 1h30, 2 voitures sont passées!!) vers Sao Domingo. Randonnée à Sao Domingo Rando suite Le 7ème jour, la matinée a été consacrée aux grandes courses pour la traversée Cap Vert - Ziguinchor. Le midi, Jimmy, Brito et un de leurs cousins (José) sont venus déjeuner avec nous. 5 minutes après être monté à bord, Jimmy a voulu se rincer les pieds à l'arrière du bateau. Le malheureux a voulu s'accrocher à l'échelle et plouf! À l'eau avec son beau pantalon et sa jolie chemisette ! Encore une fois, on a passé un très bon moment avec nos deux zigotos! Pour vous décrire rapidement ces deux personnages, on peut dire qu'ils ont une très bonne descente, un vrai sens de l'accueil, beaucoup d'histoires farfelues et très invraisemblables et des tas de « primo » (cousin) dans toute l'île ! Ce qui n'a rien d'étonnant quand on sait que là-bas 77% des enfants naissent hors mariage! Jimmy et Brito son sur un bateau... Le 8ème jour, nous avons passé la journée à préparer notre départ : plein d'eau, courses complémentaires, dernière météo, papiers administratifs (immigration et port) et surtout sieste, lecture, sieste. Le 9ème jour, départ de Praia à 10h. 415 miles nous séparent de Ziguinchor. Si les conditions nous le permettent, nous irons plutôt directement à Dakar pour faire une surprise à Bertrand (mon petit ami) supposé nous rejoindre plus tard à Zig. Le vent était entre 25 et 30 nœuds et la mer dégueulasse : désorganisée, avec une houle de 3 à 4 m. On avance à 6 nœuds. On a reçu des tonnes de seau d'eau pendant 2 jours...enfin surtout Pierre! Tove était barbouillé le 1er jour et moi j'ai vomi pendant 2 jours!! Donc totalement inutiles pour les gates et la cuisine ! Sigrid malade On avait d'ailleurs prévu une feijoada qui s'est avérée immangeable physiquement (boucanée) et une semoule immangeable elle aussi, mais techniquement (trop liquide!!!). Donc bravo à Pierre qui a assuré au départ 14h de quart seul et d'affilée !! Il a pris son quota de flotte sur la tête pour les 10 années de voile à venir ! Il a aussi réussi à réparer au pied levé et sous les vagues la drisse d'enrouleur de génois qui avait cassé. Et bravo à Tove pour le taboulet salvateur préparé le 2ème jour!! Le 3ème jour, le vent s'est calmé (environ 15 nœuds) et la mer commence à s'organiser...heureusement parce que là je n'avais plus rien à vomir. Il fait chaud et notre périple commence à ressembler à de la plaisance (on a même pu se laver! ouf!). Mais la nuit tombée, l'humidité nous entoure et nous étouffe. En ½ h, les vêtements sont trempés et au bout d'1 h les fesses commencent à grattouiller. Les couchettes,les couettes et oreillers, les livres, les vêtements de rechange, le sol, la descente, tout est trempé, et les journées de soleil ne suffisent pas pour tout sécher. La Casamance est encore loin et on abandonne l'idée d'aller sur Dakar. Le 4ème jour, le vent a énormément baissé (8 nœuds) au point de parfois faire pétole. On se traîne, on avance plus qu'à 2,5 nœuds. L'humidité devient insupportable. Le 5 ème jour, à 9h nous sommes à l'entrée de la Casamance. L'humidité étant encore assez présente, on a découvert les côtes sénégalaises dans un brouillard blanc et très lumineux. Nous apercevons nos 1ères pirogues,1ères mangroves, 1ers baobabs, 1ers flamands roses, 1ers diolas (ethnies de la Casamance)...etc. On a gentillement suivi le fleuve (au moteur) pendant 10h jusqu'à Ziguinchor. 1ère pirogue! Sur notre route, nous avons croisé une pirogue (venant de Nioumoune, destination Zig) en panne de moteur. A bord, une trentaine de personnes qui rôtissaient depuis déjà 3 heures sous un soleil de plomb. On les a tracté quasiment jusqu'à Zig quand enfin une autre pirogue leur a apporté un autre moteur. Cette aventure nous a permis d'être accueillis comme des princes au village de Nioumoune une semaine plus tard! Remorquage de la pirogue de Nioumoune |